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> La Supply Chain Management</span>
> Les transformations/span>
 
 
== Les évolutions de l’organisation de la production ==
 
Une des premières explications de l’évolution de la logistique durant les vingt dernières années est l’évolution organisationnelle de la production :
* '''L’hypersegmentation''' importante des produits et leur différentiation selon les besoins des clients ont résulté en un besoin de flexibilité accrue au niveau des lignes de production et ont profondément modifié le fonctionnement de la logistique.
* '''Le juste-à-temps''', politique qui découle en partie de cette segmentation et de ce besoin de flexibilité, nécessaire pour respecter les délais donnés par les commerciaux mais aussi pour diminuer le nombre de produits stockés grâce à des livraisons régulières de marchandises, a largement transformé la fonction logistique.
* '''Les délocalisations''' importantes des usines textiles, mécaniques, etc., ont abouti à la création d’usines d’assemblage distinctes des usines de production : elles ont modifié les flux de marchandises en Europe et à l’international.
Dans ce cadre, la maîtrise globale de la « supply chain » revêt une importance croissante pour les entreprises. En effet, les enjeux de la logistique sont larges au sein de l’entreprise :
* '''Soutenir une politique de qualité''' : il s’agit de limiter les erreurs, les avaries ou de maîtriser les délais : c’est le cas, par exemple, de l’industrie automobile qui ne cesse d’améliorer ce point stratégique de la logistique.
* '''Équilibrer les coûts''' d’entreposage, d’approvisionnement et optimiser le choix géographique des dépôts pour assurer la meilleure rentabilité du produit.
* '''Réduire les coûts''' d’exploitation en optimisant les structures physiques d’entreposage : par le regroupement de dépôts de produits dangereux ou de produits de l’industrie agroalimentaire impliquant des coûts d’exploitation d’infrastructures spécialisées comme des silos à grain ou des réservoirs de produits toxiques.
 
== Les transformations au niveau des flux d’informations ==
 
La logistique ramène invariablement les industriels à une réalité bien concrète : stocker des palettes, manutentionner des produits et remplir des camions. Mais à ces flux physiques s’ajoutent les flux de données. Avec Internet et l’harmonisation de certaines règles européennes, les prestataires ne se contentent plus d’une logistique de stocks, ils passent à une logistique de flux. En d’autres termes, ils ne se contentent plus de maîtriser quelques briques du système d’information de leur client, mais développent des logiciels de planification de l’amont vers l’aval : les donneurs d’ordre sont alors reliés à leurs prestataires logistiques et leur ouvrent alors leur gestion de production. <br>
 
Ces prestataires logistiques proposaient déjà un suivi de la marchandise et une traçabilité de cette marchandise grâce à l’échange de données informatisées (EDI) : ils se lancent aujourd’hui sur Internet. <br>
 
Mais au cœur de la réflexion logistique se retrouvent à nouveau les délais et les coûts de livraison. Si Internet est synonyme de rapidité, plusieurs fabricants et distributeurs ont renoncé aux expéditions vers l’Union européenne sur leur site pour le moment, faute de solutions logistiques pour les législations douanières, les coûts de livraison ou encore la gestion des retours dus à l’insatisfaction des clients.
L’informatique, en augmentant la rapidité des flux d’informations, a accru en même temps les échanges entre les acteurs des flux physiques. Ainsi, loin d’éloigner les individus, l’informatique a rendu les contacts de plus en plus importants en même temps qu’elle accentue la traçabilité tout au long de la chaîne logistique.<br>
 
 
== La construction de l’Europe logistique ==
 
L’Europe ouvre de nouveaux marchés et les industriels se préoccupent depuis plusieurs années de l’élaboration d’une logistique européenne. Certaines entreprises de la distribution ont déjà construit leur chaîne logistique en fonction de la géographie européenne. Cependant, le mouvement s’intensifie, en particulier depuis le passage à l’euro. Ce sont notamment les distributeurs alimentaires qui y réfléchissent sérieusement. <br>
 
Grâce aux centrales d’achat européennes et à la disparition des barrières européennes, les mêmes produits sont achetés et vendus partout. Les distributeurs avouent que d’immenses gisements de productivité se situent au niveau de la fonction logistique. Si la recherche d’économie d’échelle amène les industriels à spécialiser leurs usines, l’européanisation pour les distributeurs signifie également l’accroissement de la taille des entrepôts qui limitent les frais de possession des stocks et les coûts de transport. <br>
 
Les risques sont cependant importants. D’une part, les investissements dans une surface de stockage sont élevés. D’autre part, un arrêt de travail ou un sinistre naturel dans un entrepôt à dimension européenne paralyserait la totalité des approvisionnements. De ce fait, les industriels et distributeurs préfèrent envisager une organisation logistique par grandes régions, oubliant les frontières européennes.
Enfin, si des facteurs sont favorables à la concentration des entrepôts ou à un redécoupage de l’espace européen, les habitudes de consommation diffèrent encore d’un pays à l’autre. C’est également le transport qui freine ce développement européen puisque les grands axes de transport sont proches de la saturation. <br>
 
Par ailleurs, si en Europe plus des deux tiers des marchandises sont transportées par des camions, un tiers des transports « internationaux » circule à vide. Cela s’explique à la fois par les règlements et les protections nationales, mais également par l’atomisation de la profession des transports à l’échelle européenne. Quelques dizaines de centres de gestion et de bourses d’échanges existent, mais ils se heurtent aux décisions nationales en matière d’infrastructures.<br>
 
 
== La course des régions dans le développement logistique ==
 
Dans cette recherche de développement européen, les régions proposent leurs meilleurs atouts aux acteurs de la logistique. En effet, le développement de la logistique est souvent synonyme d’investissement mais aussi de création d’emploi. L’externalisation de la logistique industrielle à des prestataires spécialisés a en partie contribué à l’augmentation des investissements et de ces créations d’emploi.<br>
 
Ces prestataires spécialisés ont largement investi dans la construction d’entrepôts à proximité des usines de leurs plus gros clients. Un phénomène qui s’est particulièrement développé dans l’industrie automobile. Par exemple, l’usine Toyota dans le Nord a entraîné des investissements dans des platesformes et des entrepôts des sociétés Gefco et Transfreight. <br>
 
La distribution constitue également l’un des gros commanditaires d’entrepôts. Par exemple, la distribution spécialisée de matériel électrique prévoit la construction de nouveaux sites en Haute-Normandie et dans les Bouches-du-Rhône. C’est surtout la grande distribution qui continue à tirer les investissements logistiques : soit les grands distributeurs investissent directement, soit ils passent par le biais de leurs prestataires logistiques. <br>
 
Par ailleurs, les prestataires logistiques ne sont pas les seuls à investir. La durée des contrats ne permet pas toujours de rentabiliser la construction des bâtiments. De nouveaux acteurs ont donc fait leur apparition : les promoteurs de plates-formes logistiques. Ces investissements peuvent aller jusqu’à 280 millions d’euros pour 200000 mètres carrés de plate-forme. Si les investissements sont nécessaires pour répondre à la demande des clients, les industriels et grands distributeurs doivent également réfléchir au recrutement du personnel. Chacune des 21 régions françaises ne cesse de poursuivre son développement logistique.<br>
 
 
== Le transport des marchandises : la congestion des réseaux ==
 
La course entre les régions provient de la croissance continue de la demande de transport. Elle amène à la congestion des grands axes de transport. Par ailleurs, le développement rapide des échanges entraîne des coûts sociaux et environnementaux importants. L’Union européenne a alors pour objectif de réfléchir et de trouver des solutions alternatives au niveau européen.<br>
 
== Des compétences techniques aux compétences commerciales ==
 
Les transformations des métiers de la logistique et du transport ont amené à une professionnalisation de la logistique. L’impact des nouvelles technologies d’une part, et, d’autre part, le développement de services études et méthodes avec un fonctionnement par groupes de projets ont engendré une hausse des diplômes requis et, par là même, ont une influence en termes de moyenne d’âge des postes à responsabilité. <br>
 
La fonction logistique est encore souvent intégrée au sein des entreprises du fait des stratégies d’import-export, de la procédure qualité, de la gestion des stocks, des flux tendus, des délais de livraison, des prises de parts de marché, de la concurrence, etc. Dans ce cadre, des formations généralistes complétées par une spécialisation en logistique sont appréciées pour les postes de logisticiens. <br>
 
Cependant, l’externalisation croissante de la chaîne logistique vers la conception en plus de la coordination des flux et du transport des marchandises contribue également à l’évolution des métiers. L’exemple des « 4PL » ou « Fourth Party Logistics » (inventée par des consultants d’Accenture en 1995, signifie qu’une entreprise cliente externalise à un partenaire l’ensemble de sa chaîne logistique) montre les prémices de ce mouvement. Dans ce cadre, la prise en charge complète des flux de produits se développe avec l’émergence du métier de consultant en logistique.<br>
 
A cela s’ajoutent les sites logistiques et de plateformes multimodales (Regroupement/distribution qui permet la connexion entre plusieurs modes de transport) qui occupent des surfaces de plus en plus grandes. En pleine expansion dans chacune des régions d’Europe, ces plateformes ou « hubs/business units » centralisent en un seul point tous les flux d’une entreprise pour ensuite les redistribuer. De nombreux intermédiaires occupent alors une place importante dans cette fonction. De même, les postes de responsable d’entrepôt ou de plate-forme dans les entrepôts et sur les plates-formes sont des passages formateurs, voire des tremplins dans une carrière en particulier dans le secteur de la distribution. En effet, c’est un terrain d’observation et d’analyse du fonctionnement (et des dysfonctionnements) de l’ensemble du circuit: commande, réception, livraison, où tous les paramètres sont concentrés – qualité, respect des délais, satisfaction de la clientèle.<br>
Au niveau technique, la mise en œuvre de nouvelles technologies tient un rôle essentiel dans l’amélioration de la logistique. Le développement des logiciels de « supply chain management » (SCM) qui facilitent de façon transversale les flux au moyen d’échanges d’informations à tous les niveaux de services concernés (production, entreposage, transport, distribution) en est un bon exemple. Ces évolutions techniques qui exigent des compétences particulières concernent également les systèmes de transport intelligent (STI) qui améliorent les conditions de transport. Ce sont, par exemple, les aides à la navigation par satellite, la cartographie numérisée, etc. A tous les niveaux, des compétences plus ou moins étendues en informatique sont nécessaires. Enfin, de plus en plus la logistique est intégrée dès la conception du produit : elle influence ainsi à la fois les choix techniques et les orientations marketing. La logistique exige alors des talents de négociateur pour faciliter les décisions entre les différents acteurs de la production et du commerce. En outre, le nouveau contexte concurrentiel conduit les entreprises à renforcer la dimension commerciale et à insister sur le sens de la relation avec le client et la capacité de dialogue avec les autres acteurs y compris étrangers. <br>
 
Ainsi, dans cette fonction, coexiste une diversité de profils : les tempéraments commerciaux avec ceux à dominante plus technique, les experts en législation avec les gestionnaires que l’on retrouve chez les cinq principaux acteurs.

Version actuelle datée du 2 janvier 2023 à 13:44

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Les évolutions de l’organisation de la production

Une des premières explications de l’évolution de la logistique durant les vingt dernières années est l’évolution organisationnelle de la production :

  • L’hypersegmentation importante des produits et leur différentiation selon les besoins des clients ont résulté en un besoin de flexibilité accrue au niveau des lignes de production et ont profondément modifié le fonctionnement de la logistique.
  • Le juste-à-temps, politique qui découle en partie de cette segmentation et de ce besoin de flexibilité, nécessaire pour respecter les délais donnés par les commerciaux mais aussi pour diminuer le nombre de produits stockés grâce à des livraisons régulières de marchandises, a largement transformé la fonction logistique.
  • Les délocalisations importantes des usines textiles, mécaniques, etc., ont abouti à la création d’usines d’assemblage distinctes des usines de production : elles ont modifié les flux de marchandises en Europe et à l’international.

Dans ce cadre, la maîtrise globale de la « supply chain » revêt une importance croissante pour les entreprises. En effet, les enjeux de la logistique sont larges au sein de l’entreprise :

  • Soutenir une politique de qualité : il s’agit de limiter les erreurs, les avaries ou de maîtriser les délais : c’est le cas, par exemple, de l’industrie automobile qui ne cesse d’améliorer ce point stratégique de la logistique.
  • Équilibrer les coûts d’entreposage, d’approvisionnement et optimiser le choix géographique des dépôts pour assurer la meilleure rentabilité du produit.
  • Réduire les coûts d’exploitation en optimisant les structures physiques d’entreposage : par le regroupement de dépôts de produits dangereux ou de produits de l’industrie agroalimentaire impliquant des coûts d’exploitation d’infrastructures spécialisées comme des silos à grain ou des réservoirs de produits toxiques.

Les transformations au niveau des flux d’informations

La logistique ramène invariablement les industriels à une réalité bien concrète : stocker des palettes, manutentionner des produits et remplir des camions. Mais à ces flux physiques s’ajoutent les flux de données. Avec Internet et l’harmonisation de certaines règles européennes, les prestataires ne se contentent plus d’une logistique de stocks, ils passent à une logistique de flux. En d’autres termes, ils ne se contentent plus de maîtriser quelques briques du système d’information de leur client, mais développent des logiciels de planification de l’amont vers l’aval : les donneurs d’ordre sont alors reliés à leurs prestataires logistiques et leur ouvrent alors leur gestion de production.

Ces prestataires logistiques proposaient déjà un suivi de la marchandise et une traçabilité de cette marchandise grâce à l’échange de données informatisées (EDI) : ils se lancent aujourd’hui sur Internet.

Mais au cœur de la réflexion logistique se retrouvent à nouveau les délais et les coûts de livraison. Si Internet est synonyme de rapidité, plusieurs fabricants et distributeurs ont renoncé aux expéditions vers l’Union européenne sur leur site pour le moment, faute de solutions logistiques pour les législations douanières, les coûts de livraison ou encore la gestion des retours dus à l’insatisfaction des clients. L’informatique, en augmentant la rapidité des flux d’informations, a accru en même temps les échanges entre les acteurs des flux physiques. Ainsi, loin d’éloigner les individus, l’informatique a rendu les contacts de plus en plus importants en même temps qu’elle accentue la traçabilité tout au long de la chaîne logistique.


La construction de l’Europe logistique

L’Europe ouvre de nouveaux marchés et les industriels se préoccupent depuis plusieurs années de l’élaboration d’une logistique européenne. Certaines entreprises de la distribution ont déjà construit leur chaîne logistique en fonction de la géographie européenne. Cependant, le mouvement s’intensifie, en particulier depuis le passage à l’euro. Ce sont notamment les distributeurs alimentaires qui y réfléchissent sérieusement.

Grâce aux centrales d’achat européennes et à la disparition des barrières européennes, les mêmes produits sont achetés et vendus partout. Les distributeurs avouent que d’immenses gisements de productivité se situent au niveau de la fonction logistique. Si la recherche d’économie d’échelle amène les industriels à spécialiser leurs usines, l’européanisation pour les distributeurs signifie également l’accroissement de la taille des entrepôts qui limitent les frais de possession des stocks et les coûts de transport.

Les risques sont cependant importants. D’une part, les investissements dans une surface de stockage sont élevés. D’autre part, un arrêt de travail ou un sinistre naturel dans un entrepôt à dimension européenne paralyserait la totalité des approvisionnements. De ce fait, les industriels et distributeurs préfèrent envisager une organisation logistique par grandes régions, oubliant les frontières européennes. Enfin, si des facteurs sont favorables à la concentration des entrepôts ou à un redécoupage de l’espace européen, les habitudes de consommation diffèrent encore d’un pays à l’autre. C’est également le transport qui freine ce développement européen puisque les grands axes de transport sont proches de la saturation.

Par ailleurs, si en Europe plus des deux tiers des marchandises sont transportées par des camions, un tiers des transports « internationaux » circule à vide. Cela s’explique à la fois par les règlements et les protections nationales, mais également par l’atomisation de la profession des transports à l’échelle européenne. Quelques dizaines de centres de gestion et de bourses d’échanges existent, mais ils se heurtent aux décisions nationales en matière d’infrastructures.


La course des régions dans le développement logistique

Dans cette recherche de développement européen, les régions proposent leurs meilleurs atouts aux acteurs de la logistique. En effet, le développement de la logistique est souvent synonyme d’investissement mais aussi de création d’emploi. L’externalisation de la logistique industrielle à des prestataires spécialisés a en partie contribué à l’augmentation des investissements et de ces créations d’emploi.

Ces prestataires spécialisés ont largement investi dans la construction d’entrepôts à proximité des usines de leurs plus gros clients. Un phénomène qui s’est particulièrement développé dans l’industrie automobile. Par exemple, l’usine Toyota dans le Nord a entraîné des investissements dans des platesformes et des entrepôts des sociétés Gefco et Transfreight.

La distribution constitue également l’un des gros commanditaires d’entrepôts. Par exemple, la distribution spécialisée de matériel électrique prévoit la construction de nouveaux sites en Haute-Normandie et dans les Bouches-du-Rhône. C’est surtout la grande distribution qui continue à tirer les investissements logistiques : soit les grands distributeurs investissent directement, soit ils passent par le biais de leurs prestataires logistiques.

Par ailleurs, les prestataires logistiques ne sont pas les seuls à investir. La durée des contrats ne permet pas toujours de rentabiliser la construction des bâtiments. De nouveaux acteurs ont donc fait leur apparition : les promoteurs de plates-formes logistiques. Ces investissements peuvent aller jusqu’à 280 millions d’euros pour 200000 mètres carrés de plate-forme. Si les investissements sont nécessaires pour répondre à la demande des clients, les industriels et grands distributeurs doivent également réfléchir au recrutement du personnel. Chacune des 21 régions françaises ne cesse de poursuivre son développement logistique.


Le transport des marchandises : la congestion des réseaux

La course entre les régions provient de la croissance continue de la demande de transport. Elle amène à la congestion des grands axes de transport. Par ailleurs, le développement rapide des échanges entraîne des coûts sociaux et environnementaux importants. L’Union européenne a alors pour objectif de réfléchir et de trouver des solutions alternatives au niveau européen.

Des compétences techniques aux compétences commerciales

Les transformations des métiers de la logistique et du transport ont amené à une professionnalisation de la logistique. L’impact des nouvelles technologies d’une part, et, d’autre part, le développement de services études et méthodes avec un fonctionnement par groupes de projets ont engendré une hausse des diplômes requis et, par là même, ont une influence en termes de moyenne d’âge des postes à responsabilité.

La fonction logistique est encore souvent intégrée au sein des entreprises du fait des stratégies d’import-export, de la procédure qualité, de la gestion des stocks, des flux tendus, des délais de livraison, des prises de parts de marché, de la concurrence, etc. Dans ce cadre, des formations généralistes complétées par une spécialisation en logistique sont appréciées pour les postes de logisticiens.

Cependant, l’externalisation croissante de la chaîne logistique vers la conception en plus de la coordination des flux et du transport des marchandises contribue également à l’évolution des métiers. L’exemple des « 4PL » ou « Fourth Party Logistics » (inventée par des consultants d’Accenture en 1995, signifie qu’une entreprise cliente externalise à un partenaire l’ensemble de sa chaîne logistique) montre les prémices de ce mouvement. Dans ce cadre, la prise en charge complète des flux de produits se développe avec l’émergence du métier de consultant en logistique.

A cela s’ajoutent les sites logistiques et de plateformes multimodales (Regroupement/distribution qui permet la connexion entre plusieurs modes de transport) qui occupent des surfaces de plus en plus grandes. En pleine expansion dans chacune des régions d’Europe, ces plateformes ou « hubs/business units » centralisent en un seul point tous les flux d’une entreprise pour ensuite les redistribuer. De nombreux intermédiaires occupent alors une place importante dans cette fonction. De même, les postes de responsable d’entrepôt ou de plate-forme dans les entrepôts et sur les plates-formes sont des passages formateurs, voire des tremplins dans une carrière en particulier dans le secteur de la distribution. En effet, c’est un terrain d’observation et d’analyse du fonctionnement (et des dysfonctionnements) de l’ensemble du circuit: commande, réception, livraison, où tous les paramètres sont concentrés – qualité, respect des délais, satisfaction de la clientèle.

Au niveau technique, la mise en œuvre de nouvelles technologies tient un rôle essentiel dans l’amélioration de la logistique. Le développement des logiciels de « supply chain management » (SCM) qui facilitent de façon transversale les flux au moyen d’échanges d’informations à tous les niveaux de services concernés (production, entreposage, transport, distribution) en est un bon exemple. Ces évolutions techniques qui exigent des compétences particulières concernent également les systèmes de transport intelligent (STI) qui améliorent les conditions de transport. Ce sont, par exemple, les aides à la navigation par satellite, la cartographie numérisée, etc. A tous les niveaux, des compétences plus ou moins étendues en informatique sont nécessaires. Enfin, de plus en plus la logistique est intégrée dès la conception du produit : elle influence ainsi à la fois les choix techniques et les orientations marketing. La logistique exige alors des talents de négociateur pour faciliter les décisions entre les différents acteurs de la production et du commerce. En outre, le nouveau contexte concurrentiel conduit les entreprises à renforcer la dimension commerciale et à insister sur le sens de la relation avec le client et la capacité de dialogue avec les autres acteurs y compris étrangers.

Ainsi, dans cette fonction, coexiste une diversité de profils : les tempéraments commerciaux avec ceux à dominante plus technique, les experts en législation avec les gestionnaires que l’on retrouve chez les cinq principaux acteurs.