La logistique Transport & RSE
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La place de la RSE dans la filière
La logistique est un secteur transverse dans l’économie mondiale. Elle est partie prenante de l’entière chaîne de production et distribution de tous les secteurs. Selon la Commission Européenne, l’industrie du transport et de la logistique est responsable de près d’un quart des émissions de gaz à effet de serre en Europe. C’est pourquoi les entreprises de ce secteur se doivent de réduire leur empreinte environnementale : il faut prendre des mesures concrètes pour répondre à ce défi majeur.
La Direction Générale des Infrastructures des Transports et de la Mer, service du ministère des transports, a ainsi intégré au programme France Logistique en 2016 un référentiel RSE spécifique à la logistique.
Ce dernier permet d’adapter les standards internationaux à la réalité des activités logistiques. Il permet ainsi de déterminer les enjeux RSE en logistique, de fournir un accompagnement aux entreprises dans leur démarche RSE, mais aussi de rapprocher les parties prenantes.
Les activités concernées par cette démarche sont principalement les opérations relatives aux flux physiques des marchandises et les flux d’informations qui les accompagnent.
De plus, à l’ère de la transformation digitale, consommateurs et salariés sont de plus en plus exigeants concernant l’implication des entreprises face aux problématiques sociétales. Parmi ces problématiques, on retrouve notamment le bien-être au travail, les matières premières, le cycle d’un produit, le circuit économique, le respect des règles, les labels. Ces exigences sont motivées par la sensibilisation au développement durable via les différentes campagnes et lobbying.
Afin de répondre à cette demande, un concept a été mis en place permettant aux entreprises de contribuer aux enjeux du développement durable via des pratiques éthiques. Celles-ci sont illustrées par des démarches et stratégies de Responsabilité Sociétale de l’Entreprise (RSE), qui s’articulent autour de trois piliers : écologique, social et économique.
A cela s’ajoute la norme internationale ISO 26000 permettant de définir les standards et ainsi regrouper l’ensemble des pratiques et valeurs qu’une entreprise va intégrer dans son activité. Cette norme est considérée comme un outil aidant les organisations à définir leur périmètre d’intervention. Les lignes directrices d’une démarche RSE s’articulent autour de 7 questions centrales :
- Santé et sécurité au travail : la logistique est un secteur marqué par une accidentalité et un taux de maladie professionnelle important [Relation et condition de travail].
- L’intégration de la RSE dans la stratégie et dans la gestion des risques et des opportunités : cela peut donner une image nouvelle au secteur et aux entreprises [Gouvernance].
- Respect des populations : la réputation d’une entreprise est mise en jeu car un non-respect de l’écosystème et du système déjà présent dans un environnement peut être fatal pour une entreprise [Droits de l’Homme].
- Économie circulaire (dont gestion des déchets) : une chaîne logistique ne mettant pas en valeur ou n’adoptant pas des pratiques écologiques est néfaste pour les parties prenantes et l’environnement. Il est important d’inclure des pratiques limitant l’utilisation des ressources naturelles [Environnement].
- Corruption et fraude : un enjeu important qui fait partie des pratiques déloyales face aux concurrents et clients. Notamment pour les opérations de dédouanement. Cela donne une mauvaise image de l’entreprise [Loyauté des pratiques].
- Implication dans les territoires : Il est important qu’une entreprise apporte son soutien au territoire où elle est principalement implantée afin de se faire accepter par la population. Elle peut également montrer qu’elle est un levier de compétence en étant ouverte à l’emploi pour les locaux [Engagement sociétal].
- Protection des données des clients/consommateurs : un des enjeux majeurs du numérique vis-à-vis de la société de consommation est la conservation de données confidentielles. Une entreprise logistique détient de nombreuses informations sensibles relatives aux clients. Il est important pour elle d’être transparente sur la protection des données. On peut notamment citer la loi RGPD [Questions relatives au consommateur].
La RSE est aujourd’hui un facteur de performance. Les différents accompagnements mis en place par l’État, les outils qui sont à disposition mais aussi la demande client permettront d’aborder au mieux ces problématiques sociétales.
La mise en place de ce type de projet dans une entreprise nécessite une analyse métier, ainsi que la mise en place de process et d’indicateurs de performances.
Cas concrets de la RSE appliquée
Dans le périmètre de la logistique, les enjeux les plus importants pour un client restent la traçabilité, la transparence, et les procédures de retours/échanges. Ainsi, la satisfaction client est au centre des initiatives RSE d’une entreprise. C’est pour cela que les pratiques initiées par les entreprises sont importantes.
Un référentiel RSE[1] de la filière existe. Il s’adresse à l’ensemble des entreprises de la filière transport et logistique, tant aux donneurs d’ordre, prestataires transport et logistique, que sous-traitants.
Ses objectifs sont de permettre la mise en place de nouvelles actions afin d’améliorer la performance globale des entreprises (performance économique, sociale et environnementale) et de répondre aux attentes des parties prenantes.
Il vise également l’accompagnement du déploiement de la RSE dans les entreprises vis-à-vis des clients et des salariés actuels et à venir et la mobilisation des équipes autour d’un projet structurant, commun, positif et tourné vers l’avenir.
A l’échelle de la filière, le référentiel RSE vise à impulser l’implication de nombreuses entreprises peut contribuer à améliorer l’image de métiers peu ou mal connus.
Voici quelques exemples de pratiques qui peuvent être adoptées ou sont adoptées par les entreprises :
Challenge écologique : la pollution de l’air et la consommation d’énergies sont des facteurs de changement climatique. L’écologie est l’une des préoccupations des professionnels de la logistique. Afin de sensibiliser et responsabiliser les transporteurs il existe un dispositif Objectif CO2. Ce dispositif permet de réduire la consommation de carburant et les émissions de Gaz à Effet de Serre. Un plan d’action est mis en place afin d’atteindre ces objectifs. A cela s’associe une labellisation. L’augmentation de la pratique de l’écoconduite et un gain économique/commercial seront les principaux avantages de cette démarche.
D’autres pratiques sont encouragées comme l’optimisation des tournées de livraison, la limitation des transports à vide, l’utilisation des emballages éco-responsables, le tri des déchets, et la mise en place des indicateurs environnementaux (% des objectifs environnementaux atteints, Kilos de CO2 émis par heure de travail, KWh utilisé pour une unité produite, etc.).
Challenge social : les conditions de travail des professionnels de la logistique sont reconnues pour être éprouvantes et précaires. La démarche RSE permet de mettre en place des chartes sociales visant à faciliter le poste des acteurs. Il est important de préserver les collaborateurs de la chaîne logistique via la formation, la sensibilisation pour limiter les accidents du travail, et la favorisation d’une bonne ambiance et d’une communication interne dans un secteur où les risques psychosociaux sont plus élevés que dans les autres secteurs d’activité.
Challenge responsabilité : le logisticien se doit d’être transparent et loyal dans ses pratiques envers les donneurs d’ordre. Les acteurs de cette chaîne logistique fournissent des services de la prise en charge à la livraison. Il est donc nécessaire de travailler durablement avec les donneurs d’ordres afin de garantir la satisfaction client. Cette collaboration peut développer des solutions liées aux problématiques clients.