Partie 2 - L'évolution de la durée annuelle travaillée par actif occupé

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Partie 2 - L'évolution de la durée annuelle travaillée par actif occupé


Introduction

Selon l’INSEE, les travailleurs actifs occupés, appelés également « la population active occupée », regroupent l’ensemble des salariés et travailleurs indépendants ayant un emploi. Ce graphique dans la ressource 7, permet de comparer à l’aide de 5 courbes l’évolution de la durée annuelle travaillée par actif occupé dans différents pays entre 1976 et 2016. Chaque courbe correspond à un pays dont la France. Les données sont en indice, base 100 en 1976.

L’évolution de la durée annuelle travaillée par actif occupé en France et dans les autres pays développés présentés dans le graphique (USA, Royaume-Unis, Espagne et Allemagne) est en baisse depuis 1988. Cela peut s’expliquer en partie par le fait que les sociétés développées ont tendance à offrir plus de congés (congé payé ou RTT), plus de travail à temps partiels et une durée hebdomadaire de travail en baisse, en plus de la baisse démographique de la population active dans ces pays et le vieillissement de la population.

En 2016, selon l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), la durée annuelle travaillée par actif occupé en France était de 83 indice 100 en 1976, soit une valeur :

  • Supérieure de 8 points par rapport à l’Allemagne
  • Inférieur de 1 point par rapport à l’Espagne
  • Inférieur de 7 points par rapport au Royaume-Unis
  • Et inférieur de 14 points par rapport aux États-Unis

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Les Français travaillent moins longtemps que les Européens

La tendance à la baisse de la durée du travail, qui est générale, est amplifiée dans l'Hexagone par le chômage et un moindre taux d'activité des seniors. Malgré son recul projeté, l'âge effectif de départ à la retraite resterait inférieur à la moyenne européenne.
L'âge de sortie des hommes du marché du travail est de 61,9 ans, deux ans de moins que la moyenne européenne.
La quantité de travail fournie par les Français est-elle suffisante pour rester dans la course ? Pas vraiment, si on la compare avec celles des pays voisins, souligne une note publiée ce mercredi par la direction du Trésor. Depuis 2005, l'évolution du nombre d'heures effectuées a presque apporté 1 point de croissance de PIB à l'Allemagne (0,9 point), contre 0,2 point à la France, « où l'évolution du PIB par habitant ne reflète plus que celle de la productivité horaire, elle-même en ralentissement ».

Le rétrécissement de la population active amplifie les effets de la baisse tendancielle de la durée annuelle du travail. Cette dernière s'observe dans toute l'Europe, car les sociétés développées ont tendance à offrir plus de congés, plus de temps partiels. De plus, les gains de productivité permettent à des personnes qui auraient autrefois été indépendantes avec une semaine très chargée de devenir salariés avec des horaires moins lourds.

Des RTT qui jouent sur la durée annuelle

La situation française n'a pas toujours été aussi défavorable par rapport à l'Allemagne. Entre 1995 et 2005, c'était outre-Rhin que la quantité de travail ne progressait pas assez : vieillissement aigu, chômage, baisse tendancielle du temps de travail. Mais à présent, diagnostique le Trésor, « la durée travaillée sur le cycle de vie est raccourcie par un nombre annuel élevé de droits à jours de congé et une sortie précoce du marché du travail ».
La durée habituelle moyenne hebdomadaire de travail, 36,1 heures en France, est proche de la moyenne européenne et supérieure à celle de l'Allemagne (34,3 heures), et le nombre de congés payés (25 jours) est dans la moyenne. Mais chez nous, il faut y ajouter 7 jours de RTT. Résultat, à l'année, la durée du travail dans l'Hexagone serait l'une des plus faibles en Europe avec environ 1.520 heures travaillées en 2015, 4 % de moins qu'en Allemagne.

L'âge de sortie du marché du travail

Quand on élargit la focale au cycle de vie, les hommes sortent du marché du travail deux ans plus tôt que leurs homologues européens, à 61,9 ans et les femmes un an et quatre mois plus tôt, à 61,8 ans. Certes, l'âge légal pour liquider ses droits a été relevé de deux ans depuis 2010, mais les retraites anticipées pour carrière longue et pour certains régimes spéciaux jouent en sens inverse.
L'augmentation de la durée de cotisation requise d'ici à 2030 et l'allongement de la durée des études (inférieure à la moyenne européenne) devraient porter l'âge moyen de départ à la retraite à 64 ans dans vingt ans. Néanmoins, cet âge de cessation d'activité resterait « un peu plus d'un an en dessous de la moyenne européenne, à 64,5 ans contre 65,6 ans », écrivent les auteurs en citant les projections de la Commission européenne à horizon 2070. Du grain à moudre pour réformer les retraites.


  • Source - Les Français travaillent moins longtemps que les Européens [1]