Partie 1 - Les facteurs de production et leurs combinaisons
Accueil > ÉCONOMIE - DROIT > Économique > La production dans l'entreprise > Partie 1 - Les facteurs de production et leurs combinaisons
Auteur : Wafaa SAASAA académie de Créteil
Quels sont les facteurs de production ?
Les facteurs de production sont les moyens et les ressources mis en œuvre qui contribuent à la production.
Qu’appelle-t-on combinaison productive ?
Pourleco.com [1] définit une combinaison productive comme suit : « c'est l'association des facteurs de production (travail et capital) choisie par le chef d'entreprise, en fonction de leurs coûts relatifs, afin de réaliser sa production. Cette combinaison doit être efficace et la moins coûteuse, c'est-à-dire efficiente. ». La combinaison productive désigne donc la proportion variable de capital et de travail utilisée pour produire.
Le choix de la combinaison productive :
- Le facteur capital est nécessaire à la réalisation de toute production. De même, sans travail aucune production n'est possible. Les facteurs de production sont dits « complémentaires ». Par exemple, un chauffeur qui conduit un taxi dans une société de transport.
- En fonction de l'évolution de l'entreprise, la combinaison productive peut être modifiée. L'entreprise peut choisir de substituer le capital au travail c'est-à-dire de remplacer des travailleurs par du capital technique (exemple : machines, robots…). Il peut aussi opter pour la substitution du travail au capital (exemple : retour à une production artisanale par une utilisation plus importante de main-d’œuvre). Dans ce cas, les facteurs de production sont dits « substituables ».
Comment mesure-t-on l'efficacité de la combinaison productive ?
La productivité
L'efficacité de la combinaison productive se mesure au travers de la notion de productivité.
Selon l’INSEE, « en économie, la productivité est définie comme le rapport, en volume, entre une production et les ressources mises en œuvre pour l'obtenir. ».
La productivité permet de mesurer l'efficacité du système productif de l’entreprise. Il s’agit d’une comparaison entre la production réalisée et les quantités de facteurs de production utilisés pour réaliser cette production.
Le gain de productivité
Un gain de productivité est un résultat positif pour l’entreprise puisqu’il lui permet d’économiser des coûts. Il y a gain de productivité quand une entreprise produit le même volume de biens et de services en utilisant moins de facteur de production ou réalise un volume plus important avec la même quantité de facteur de production. Ces gains de productivité proviennent en grande partie du progrès technique, c’est-à-dire des innovations qui modifient les méthodes de production : amélioration des méthodes de travail, machines plus performantes, nouvelles technologies…
La productivité d'une entreprise n'est pas une donnée figée
En effet, lorsque le facteur capital ou le facteur travail améliorent leur productivité, l'entreprise enregistre alors un accroissement de l'efficacité de sa combinaison productive. Ainsi, le volume de production obtenue augmente plus vite que la quantité de facteurs mise en œuvre ; on dit alors que l'entreprise a obtenu un « gain de productivité ».
L'augmentation de la productivité des facteurs de production utilisés (travail ou capital) peut avoir pour origine la modernisation des équipements, l'allongement de la durée d'utilisation du capital, l’élévation des qualifications des salariés, une modification de l'organisation du travail…
La valeur ajoutée
La valeur ajoutée correspond à la richesse produite lors du processus de production. C’est un indicateur économique qui se mesure donc la richesse créée par chaque entreprise. Cette richesse résulte de l’utilisation des facteurs de production : le travail et le capital.
La valeur ajoutée représente la différence entre la valeur du bien obtenu et celles de biens et services pour le produire. Elle se calcule comme suit :
Valeur ajoutée = Valeur de la production – Consommation intermédiaire
Les différents types d’investissement
Il est possible de différencier trois types d’investissement selon leur objectif
- L’investissement de remplacement (ou de renouvellement) : il vise à compenser l'usure physique ou l'obsolescence du capital.
Exemple : achat d’un nouvel ordinateur pour remplacer un ordinateur devenu obsolète.
- L’investissement de capacité (ou d'extension) : son objectif est d'augmenter les quantités produites en augmentant le stock de capital fixe.
Exemple : augmentation de la taille du parc informatique d'une entreprise.
- L’investissement de productivité (ou de rationalisation) : son objectif est d'améliorer l'efficacité de la production, donc de produire autant avec moins de facteurs de production (réduction de la quantité de facteurs de production nécessaires, autrement dit baisse des coûts unitaires de production). Il repose généralement sur l'incorporation du progrès technique.
Exemple : achat de matériel informatique pour réaliser des tâches précédemment traitées manuellement plus rapidement.
Le progrès technique
Progrès technique et la productivité
L'évolution de la combinaison productive a souvent pour origine la diffusion du progrès technique. Le progrès technique représente l’amélioration des techniques qui sont utilisées dans le processus de production des biens et des services.
En effet, avec un capital technologiquement plus avancé, la quantité de production obtenue augmente, ce qui incite les entrepreneurs à accroître la substitution du capital au travail. L’innovation désigne l’introduction sur le marché d'un produit ou d'un procédé nouveau ou significativement amélioré par rapport à ceux précédemment élaborés par l'unité légale. Deux types d'innovation sont distingués :
- les innovations de produits (biens ou services)
- et de procédés (incluant les innovations d'organisation et de marketing).
L'innovation va-t-elle tuer le travail ?
La peur de voir les machines remplacer les hommes est ancienne. Mais le nombre d'emplois n'a cessé d'augmenter, malgré les progrès techniques.
L’effet direct du progrès technique est de réduire l’emploi. C’est évident pour les nouvelles méthodes de production, généralement introduites explicitement dans ce but. C’est vrai aussi dans le cas d’un nouveau produit : si ce dernier utilise autant de travail que celui qu’il remplace mais peut être vendu plus cher car il apporte plus de valeur au consommateur, un euro de production nécessite moins de travail que précédemment. Les nouvelles techniques se traduisent donc par des gains de productivité.
Dans le même temps, le progrès technique est source de croissance, car les gains de productivité libèrent du pouvoir d’achat qui va permettre la hausse de la demande, dans tous les domaines et non uniquement dans ceux qui sont touchés par le progrès technique. Celui-ci est donc indirectement source de créations d’emplois.
Mais les créations compensent-elles les destructions ? Tout dépend de l’évolution de la demande. Les gains de productivité peuvent être utilisés de quatre façons possibles : pour réduire la durée du travail, pour réduire le prix de vente des biens, pour augmenter les salaires ou pour augmenter les profits. Dans le premier cas, ni l’emploi ni le revenu ne changent. Dans les trois derniers cas, le revenu augmente, donc la production dans les différents secteurs de l’économie et l’emploi.
Pour plus d’explication :
- Dossier alternative économique [[2]]
- Explication en vidéo dans Pour l’Eco